Les mots de... Maëlle Desbrosses du groupe Ignatius

Nous avons posé quelques questions à Maëlle Desbrosses, altiste, à l'occasion du concert de Ignatius le dimanche 2 juin au festival Chinon en Jazz.

Quelle est la genèse d'Ignatius ? 

Pendant quatre ans, quotidiennement, j'ai eu dans la tête les premières mesures de Fly Me to the Moon par Frank Sinatra. L'agacement de mon entourage (car oui je le chantais intempestivement) s'est mue en amusement puis en un conseil qui a tout changé : relever le morceau, le jouer. Étant très spongieuse, ces vers d'oreilles ont toujours été très nombreux dans ma tête. J'ai alors décidé de composer un répertoire entier inspiré très librement de certaines mélodies obsédantes qui ne me quittaient pas.

Qu'est-ce qui a motivé la création de ce groupe ? 

La constitution du groupe s'est faite à partir de coups de coeur instrumentaux et musicaux. J'aime construire des formations musicales dont je n'ai aucune référence, que je n'ai jamais entendu auparavant. Cela m'inspire et m'aide à retranscrire l'ensemble de mes racines musicales, de mes influences diverses au sein d'un terrain vierge qui porte ma créativité. L'association entre le nyckelharpa, l'accordéon et l'alto s'est imposée très naturellement grâce aux musiciennes que sont Armelle et Eléonore.

Comment décririez-vous l'ambiance de vos compositions ? 

Mes compositions, inspirées de chansons, sont empreintes d'un lyrisme hérité des émotions que me procurent les chansons. Mes inspirations et influences sont très variées et l'instrumentarium a guidé mes compositions vers des sonorités à mi-chemin entre une musique traditionnelle (dont je n'ai jamais eu la chance d'avoir d'héritage direct) et la musique contemporaine, un des piliers de ma construction musicale. Les morceaux sont alors des oscillations de style, des petites obsessions rendant hommage à chaque chanson dont ils sont inspirés et espèrent traduire de l'émotion du souvenir, des bribes musicales qui nous accompagnent et qui sont rattachées à des sentiments, à un chemin de vie.

Qu'allez-vous nous présenter à Chinon en Jazz ?

Nous présentons ce premier répertoire, hommage à des chansons de tout temps, subtilement dissimulées dans des compositions joueuses, utilisant tous les aspects des instruments et instrumentistes, de la voix à l'improvisation, en passant par des jeux rythmiques et une rêverie lyrique, comme des voix qui se baladent dans nos têtes.

Photographies © Laurent Vilarem